Et le silence est enfin revenu...

Publié le par Noum

 

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Il y’avait ce tintamarre permanent. A la télé, dans les journaux, dans la rue, chez le marchand, avec les amis avec des inconnus, partout. Ce bruit de fond ,incessant, abrutissant. Monstrueuse cacophonie quinquénale.
Plus on avançait vers la date fatidique plus le bruit augmentait, toujours plus fort, toujours plus dégueulasse aussi. Pour l’arrêter une seule solution.

Voter.
Et que ça cesse, enfin.
Je me suis fait peur. Ça m’obsédais, littéralement.
Normalement je suis apolitique. J’estime que depuis longtemps nos hommes politiques ne prennent plus vraiment les décisions. Grosso modo ils font ce qu’ils peuvent en préservant au maximum leurs intérêts partisans et personnels.
Mais là tout à coup je me suis retrouvée passionnée par la chose politique, me gavant d’informations de débats d’analyses, cherchant à comprendre l’incompréhensible, écumant les blogs à la recherche de je ne sais quoi… possédée.
J’ai fait chier tout le monde avec ça, amis famille. J’ai même manqué de me fâcher avec certain(e)s. Je ne sais pas comment je l’aurais vécu s’il n’avait pas perdu. Je voulais qu’il parte, qu’il perde et qu’il disparaisse à tout jamais.
Mais le soir du 6 mai, le soulagement que j’attendais n’est pas venu.


Les médias continuent d’essayer de changer le vide en matière.

Les médias sont de l’antimatière.


Sur les Blogs que je parcourais, à la recherche d’autre comme moi, l’anti s’est mué en socialiste pour la plupart.
Les clivages anciens de la gauche ont refait surface. lui il bronze au Maroc mais le mal qu'il a laissé perdure ici, ses sbires ont pris le relais. La fin du monde qu’ils annonçaient suite au sacre de l'Autre se fait un peu attendre. Le climat général reste délétère. L’éternelle jeu droite/ gauche continue en un peu plus moche, droite décomplexée oblige.

 
Les dégâts de ces cinq années passées ne sont pas prêts de s’effacer. Il y’a bien deux France et elles ne s’aiment pas des masses.


Ce n’était pas de la politique. Seulement de la peur, du dégout aussi.


Ce n’était pas de l’intérêt pour la politique, seulement l’envie qu’il s’en aille, que ça s’arrête.

Je voulais ne plus avoir honte du mec qui représentait mon pays. Je ne voulais plus le voir à la télé chaque jour se pavaner et se glorifier d’avoir sauvé la veuve l’orphelin et la Grèce tout en les savatant (à peine discrètement) dans l’arrière-boutique. Je ne voulais plus entendre parler de sa descendance dont je me fous, de sa femme que je méprise de son Fouquet et de ses amis que je hais pour ce qu’ils représentent, de la marque sa montre et  la « dureté de son métier » (hahahaha) je ne voulais plus de ce personnage sinistre qui voulait faire croire qu’être pauvre était une honte, qu’être sans emploi était une question d’absence de volonté qu’être étranger était la menace, qu’être catholique était le bien et musulman le mal, que l’hôpital était une entreprise qui devait être rentable et la santé un bien que l’on pouvait marchander, comme tout le reste, que le curé valait mieux que l’instituteur et l’instituteur ne valait pas la peine d’être remplacé. Je ne voulais plus être représentée dans le monde par un type qui dit des trucs comme « l’homme n’est pas une marchandise comme les autres ».

 
Mais ce n’était pas de la politique. Je me suis trompée.
Seulement de l’antisarkozysme du pur et dur, du vrai.


Après le 10 mai  j’espérais quand-même être soulagée.

Finalement ce ne fut pas le cas.
La crise est toujours là, la finance continue son bonhomme de chemin tranquille détruisant tout au passage, et nos hommes politiques qui lui sont asservis et redevable n’y peuvent toujours pas grand-chose. Aucune leçon ne semble avoir été tirée et les méchants ne seront pas punis (parce que parmi les mis en cause ils n’ont pas tous l’immunité et ne sont pas pour autant inquiétés). Ceux qui nous gouvernent vraiment pensent eux aussi que l’homme n’est pas une marchandise comme les autres. Il est moins facile à vendre et on n’a (officiellement) plus le droit d’en acheter, mais ils y travaillent d’arrache-pied. Alors que nous devrions nous unir pour en sortir nous nous détestons les uns les autres.

 
Toutefois. Depuis quelque jour, je sens que je décroche, enfin. Depuis quelque jour je passe de plus en plus vite sur les blogs que je fréquentais si  assidument.
Je sais que le « combat » comme ils disent n’est pas fini, que les collègues dece sale type sont déjà sur les starting-blocks prêts pour 2017 (et avant ça les législatives).

C’est d’ailleurs ça qui me fait dire que tout cela n’est qu’un jeu pour eux. Ils nous prédisent la fin du monde dans deux jours mais se préparent déjà pour dans cinq ans comme si finalement, dans le fond, rien n’allait vraiment changer.
Un peu comme si ils se foutaient un peu de notre gueule peut-être ?

En attendant je suis allée voter le 6 mai parce que je ne voulais plus l’entendre, et aujourd’hui, le silence est enfin revenu.


chut-mathieu-bouvard cbm1 -fjoi9

 

Ndlr : Salut Public, comme tu l’as constaté, mes derniers billets traitaient tous du même sujet, et on ne peut pas dire que ça respirait la joie de vivre. A côté s’épiler l’anus à la pince  aurait l’air carrément marrant.
Aussi, puisqu’il parait que c’est bientôt la fin du monde, autant se marrer d’ici là. Retour donc au fondamentaux de ce blog. Ce n’est pas parce qu’on garde l’œil ouvert et qu’on reste vigilant qu’il faut faire la gueule !
Retour donc à la ligne directrice de ce blog de vulgarisation de tout et même du contraire. Je vais donc recommencer à sauver le monde comme avant, en essayant de rire quand même !

Publié dans hé tas d'ames !

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J
<br /> J'ai bien aimé ton billet. Sincèrement. Moi même qui suis plutôt très politique je trouve que tu tapes juste. Merci<br />
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B
<br /> Ouf, revoila la sauveuse du monde!! lol<br />
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